1er déjeuner "Hommage et Mémoire" du comité " Coeur de Lyon LH "

Cher(e)s sociétaires,

En ce jeudi 6 février 2025 à 11 heures, les sociétaires et leurs invités, se dirigeaient vers le restaurant « Les Demoiselles de Rochefort » 31, rue René Leynaut 69001 Lyon (propriété d'Olivier Fontaine)  afin d'assister au 1e déjeuner « Hommage et Mémoire », organisé par le comité « Coeur de Lyon LH »  

Etaient présents : P. Romestaing, J.P. Mercier, A. Roux, M. Nielly, J. Fontaine, B. Rabatel, F. Chaniot, M. Bastrenta, Y. Janin, A. Rosier, G. Barrié, G. Bizet, M. Savard et Madame, M. Jean Bloch, Dr JP Pinaton et Madame, L. Fontaine.

Etaient excusés : J.F. Kriegk, M. Gonon et P. Barthien  

Après avoir souhaité la bienvenue à tous, suivie par une minute de silence, Jacqueline de Chiffreville, Présidente, a demandé à Michel Bastrenta de bien vouloir commencer par l'Hommage du Professeur Gérard Fontaine.

C'est avec beaucoup de sincérité et d'émotion qu'il évoqua succinctement son parcours : Né à Paris le 18/12/1938, décédé le 22 octobre 2018 à Bron, c'était un scientifique reconnu dans le domaine de la physique des solides, il a contribué à un enseignement moderne de cette discipline, tout en menant ses activités de recherche. Etudiant à l'université Paris-Sud, il avait obtenu un doctorat en physique des solides en 1968, sous la direction de Jacques Friedel, puis il avait enseigné à l'université Claude Bernard Lyon 1 qu'il présida ensuite de 1991 à 1996. En 1987, date d'ouverture de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, Gérard Fontaine avait créé avec Barnard Bigot, alors directeur des études de l'école, le magistère des « sciences de la matière » posant ainsi la base des relations entre l'ENS de Lyon et l'université Claude Bernard Lyon 1 en physique et en chimie.

Il était titulaire de distinctions suivantes : Président honoraire de L'UCBL, Chevalier de la Légion d'honneur en 2007, Conseiller technique auprès du ministre de la Recherche et de la Technologie en 2001, Chevalier de l'Ordre National du Mérite en 1998, Commandeur de l'ordre des Palmes Académiques en 1999.

Ensuite, Jean Pierre Mercier, tout aussi ému et sincère, évoqua en résumé le parcours de Madame Evelyne Rantsordas (2 février 1947 - 5 juin 2024).  Agrégée de Lettres modernes en juillet 1969, Evelyne a débuté ses années d'enseignement au lycée Honoré d'Urfé à Saint-Etienne ( Loire) avant de s'envoler pour l'Université de LIBREVILLE au Gabon, où elle a rencontré son époux indien, Shasikante RANTSORDAS, décédé en 2015, dont elle parlait toujours avec amour et délicatesse en le nommant « Shasi » de sa voix douce. Ensemble, ils rentrent à LYON en 1976. Elle enseigne alors au lycée Jean Moulin avant de poursuivre sa carrière : cours en prépa HEC au lycée du Parc, Khâgne à la Martinière Terreaux pour terminer au lycée du Parc avec des khâgnes préparant l'ENS Ulm et des classes MPSI (mathématiques, physique et sciences de l'ingénieur). Elle reçoit la Légion d'honneur en janvier 2009 et prend sa retraite en 2012.

Elle continuera jusqu'à son dernier souffle à transmettre sa passion de la littérature avec l'association Guillaume Budé, dont elle était présidente, à l'heure de sa disparition brutale, également avec la fondation un avenir ensemble où elle s'était portée volontaire comme marraine, avec enfin l'association les amis des malades pour l'enseignement (AAME). 

Chroniqueuse à RCF, Evelyne était chaleureuse, impliquée, informée, sachant mettre du liant partout, gouverner sans blesser jamais, apaiser les différends inévitables, faire donner le meilleur à chacun. Le cercle de lecture qu' elle animait, au prix d'un travail de synthèse acharné, constituait un vrai bonheur (je parle d'expérience car elle m'avait fait découvrir l'hiver dernier l'auteur canadien d'origine indienne Rohinton Mistry avec son grand roman sur l'Inde contemporaine, l'équilibre du monde). 

Le hasard me fit la rencontrer dans la rue trois jours avant sa disparition si soudaine et nous avions devisé amicalement sans savoir que la Parque Atropos avait décidé de nous priver de sa présence lumineuse. Je le dis sans pudeur aujourd'hui, dans ce monde violent et irrespectueux qui l'inquiétait, elle me manque. Elle reste à jamais cette grande Dame amoureuse de la vie, des arts et des lettres, à la générosité humble respectée par tous et toujours soucieuse de faire le bien.

Puis c'est l'hommage à Claude Bloch par le Dr J.P. Pinaton également très ému. Le 29 juin 1944, âgé de 15 ans et caché à Crépieux, Claude Bloch est arrêté par Paul Touvier avec sa mère et son grand père. Enfermé pendant trois semaines à la prison de Montluc à Lyon, il est déporté fin juillet 1944 au camp d'Auschwitz-Birkenau. Il tient près de huit mois et est sauvé par la libération du camp le 10 mai 1945. Un an plus tard, il revient à Lyon chez sa grand-mère qui a échappé aux arrestations. Dernier rescapé des camps, à Lyon depuis 2021, il fait du restant de sa vie un devoir de mémoire. Décédé le 1er janvier 2024, il fut durant toute sa vie un passeur de mémoire de la Shoah.

Les hommages étant terminés Olivier et Laurence Fontaine nous offrent un kir, puis dans une ambiance cordiale se déroula le déjeuner qui se termina par les remerciements de Pascale Romestaing, Présidente de section.

Jacqueline de Chiffreville - Présidente du comité « Coeur de Lyon LH »